• ÉTÉ

    La chaleur du Soleil enveloppant la peau dans ses rayons. L’eau de la mer caressant le corps dans ses vagues scintillantes. Immense étendue d’un bleu éternel. Le sable chatouillant les pieds dans ses dunes dorées. Les glaçons s’entrechoquent dans les verres. Les parasols fleurissent en un parterre multicolore. Les étoiles dans un ciel sans nuages parent la nuit d’un dais de diamants. Les rires insouciants montent dans les airs et chantent dans le silence la mélodie de la vie. 

    Simples désirs. Simples plaisirs. Vacances, oubli, amis.

    Éphémère.

     

    AUTOMNE

    Les feuilles ocre et rouges tourbillonnent dans les airs. Elles dansent la fin d’une saison, l’avènement d’une nouvelle. Recouvrent le sol d’un tapis craquelant. Paysages chaleureux à la lumière mordorée de la fin de l’été. La pluie fouette les vitres et engloutie la terre comme pour tout nettoyer. Le vent s’engouffre dans les êtres et libère les cheveux. Frais et vivifiant, il rougit les pommettes. On retombe en enfance en sautant dans les flaques. 

    Halloween, frissons, rires.

     

    HIVER

    Les premiers flocons donnent un air de fête. Couverture cotonneuse qui avale les bruits. Étendue blanche et poudreuse, elle adoucit les angles. Impression de quiétude et crissements sous les pieds. Le monde est une page blanche. Bonhommes de neige souriants, les guirlandes aux fenêtres. L’air mordant pousse à chercher chaleur et réconfort. Écharpe, gants, bonnets aux textures soyeuses. Impression de douceur. Chocolat chaud au coin du feu. Couvertures et bouquins. Étincelles dans les yeux de chacun.

    Simplicité, paix, Noël.

    Rêves et magie dans un monde assoupi.

     

    PRINTEMPS

    Les arbres retrouvent leurs chevelures. Foisonnement de couleurs et renaissance des fleurs. Où regarder dans toute cette beauté ? Renouveau, nouvelle vie, que de secondes chances ans ce cycle éternel. La torpeur nous quitte et le temps se réchauffe. Tout semble plus éclatant. On pourrait bien tout croire, l’espoir nous assaille. Un temps pourtant changeant. 

    Tout est inattendu.

    Explosion, renouveau.

     

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    Seasons


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  •     Elle est dans sa chambre, toute excitée. Devant son miroir, elle s’observe. Qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir mettre ? Jean ? Short ? Robe ? Jupe ? Puis elle va dans sa salle de bain : opération maquillage. Crayon. Eye-liner. Mascara. Fond de teint. Parfum. Ca y’est, elle peut y’aller. Elle attrape sa veste, son sac, ses clopes et claque la porte avec un sourire rayonnant. C’est toujours le même rituel.

     

        Le rituel d’avant-soirée.

     

        Elle marche vivement dans la rue, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Elle se sent envahie d’une puissance familière. Elle regarde droit devant elle, le sourire aux lèvres. Elle est heureuse. Pourtant elle sait déjà comment ça finira. Elle sait tout du déroulement de cette énième soirée. Ce sera comme d’habitude. Elle y va toujours dans le même état esprit au final. Pour chercher toujours la même chose.

     

        Une fois sur place elle dit bonjour à tout le monde et observe. Elle repère les personnes intéressantes du coin de l’œil tout en rigolant avec ses amis. Ils sont posés, tranquilles. La musique est pas mal, les gens dansent, elle les rejoints l’air de rien. Et elle ingurgite bouteille sur bouteille, verre sur verre. Bière. Vodka. Rhum. Tequila. Elle finit par ne plus savoir ce qu’elle avale mais elle s’en branle. Elle s’amuse. Elle squatte les groupes de mecs, s’assoit sur les genoux de l’un, entre les jambes de l’autre. Elle flirte avec insouciance. Elle ne se rend plus trop compte de ce qu’elle fait vraiment à cause de la dose d’alcool dans son sang. Elle se roule une clope. Se pose à la fenêtre et observe silencieusement la nuit qui drape la ville de son dais sombre. Elle se sent comme engourdie. La première phase se passe comme d’habitude, c’est parfait.

     

        Elle jette son mégot et retourne dans le salon. Elle trouve tout de suite ceux qu’elle voulait voir : les « foncdés ». Elle s’incruste et fume joint sur joint grisée par l’effet qui lui monte à la tête. Elle ne saurait pas trop le décrire, c’est l’impression d’être déconnectée du monde, que plus rien n’a d’importance. C’est comme si elle était sur un nuage et ne regardait que d’un œil lointain ce qui l’entoure. Elle y comprit. Comme si on l’avait tiré hors de son corps. C’est étrange mais plutôt agréable une fois qu’on a l’habitude. Et l’habitude, elle l’a. Elle ne sait plus si ses potes sont encore là ou déjà partis mais c’est pas grave. C’est la fin de la deuxième phase et la troisième doit commencer.

     

        Elle retourne vers les mecs, s’installe avec eux ou sur eux. Elle a sa cible. Elle va près de lui, fait comme si de rien n’était, l’embête un peu, rigole un peu trop. Elle sent le moment arriver. Ce moment qu’elle voit désormais comme banal où le mec s’approche d’elle d’une manière qu’il espère subtile et l’embrasse. Elle répond au baiser. Toujours. Et ils se laissent un peu aller, câlins, bisous, souffle dans le cou… Ce n’est qu’un jeu pour elle. Elle ne ressent rien, elle sait que ça finira par l’emmerder mais elle s’en fout, elle s’éclate quand même. Elle le laisse faire, de toute façon elle est bien trop stone pour se rendre compte de la moitié de ses actions. Elle sait qu’elle finira la soirée dans les bras de ce mec, soit dans une pièce adjacente pour aller un peu plus loin soit toujours sur le canapé sans changer grand-chose à leur action du moment. C’est ça sa troisième phase, puis c’est la fin de la soirée. Les gens partent, rentrent chez eux, remercie pour la soirée qui vient de passer. Ils ne marchent pas tous droit, ils n’ont pas tous le regard très clair non plus mais ils ne sont pas en trop mauvais état au final.

     

         Elle part elle aussi, un peu dans les vapes. Elle ne reverra pas ce mec d’un soir et c’est tant mieux. Mais elle s’en veut. Au fond d’elle, elle se fait gerber. Elle se dégoûte. En rentrant elle prend systématiquement une douche, pour effacer toutes ces traces et ôter toute odeur qui lui donne la nausée maintenant. Et elle s’écroule sur son lit, musique à fond dans ses écouteurs et sa haine d’elle-même qui la submerge une nouvelle fois. Mais elle ne pleure pas, elle n’est pas triste, juste écœurée.

     

        Pute. Salope. Pétasse. Garce. Traînée. Allumeuse.

     

        C’est comme ça qu’elle se voit. Toujours ces mêmes regrets qui l’assaillent une fois dans son lit. Toujours cette envie de crever qui la démange pour arrêter de faire souffrir les autres et se sentir si sale. Mais elle n’y peut rien, c’est plus fort qu’elle. Mais la honte la submerge à chaque fois tel un raz de marée.

     

        Alcool. Tabac. Drogue. Mecs.

     

        C’est ça ses soirées. Elle s’en veut toujours à mort en revenant mais elle a besoin d’agir ainsi quand même. Pour remplir ce vide inextinguible qu’elle a en elle. Ce vide qu’elle ne sait pas remplir mais elle essaye quand même. Et tant pis si c’est juste le temps d’une soirée et que ça revient la bouffer une fois « clean », au moins quelques heures elle se sent paisible. Entière.

     

        C’est purement égoïste et malsain mais c’est ainsi.

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    Un autre soir

     

     


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  • Le passé forge l’être que nous sommes maintenant. On avance, on évolue, on échoue, on réussit… Mais au fond on reste le même parce qu’il y a toujours les souvenirs. Notre mémoire qui est nos racines. Elle nous rappelle ce que l’on est au plus profond de nous, ce qu’on aime, ce qu’on estime, ce qui nous révulse, les valeurs qu’on a adoptées en grandissant et que l’on veut continuer à défendre…

    Elle fait partie de nous, elle nous permet d’être entiers et c’est ce qui la rend impossible à nier. C’est grâce à elle que l’on peut retrouver son chemin dans la vie quand on s’est égaré de trop nombreuses fois, c’est elle qui nous rappelle de quoi on est capable quand on désespère.

    Pourtant, parfois, on aimerait pouvoir l’effacer, rien que quelques morceaux mais il nous faut apprendre à vivre avec. Elle n’est pas là pour nous permettre de ressasser le passé et nous morfondre sur notre sort en se remémorant de mauvais moments de notre vie, ni pour s’auto-apitoyer. Elle existe juste pour nous permettre de mieux comprendre notre passé et nous-même et ainsi pouvoir tracer un meilleur chemin par la suite.

    Elle peut aussi être étrangement réconfortante. Quand on se remémore une chanson, ou qu’on l’entend par inadvertance, et que cette chanson nous ramène à des joies particulières. Une odeur qui nous rappelle un lieu chargée de signification. Une habitude ou un tic qui nous fait soudainement penser à une personne qu’on aimait et les bons moments passés avec cette dernière. Une expression liée à notre enfance qui nous fait sourire. Et tant de petites choses que l’on croyait avoir oubliées ou qui nous semblaient si anodines, mais, qui, à certains moments nous envahissent et nous renvoient dans un passé plus doux que notre présent actuel.

    Et c’est peut-être bien ça qui nous fait continuer de sourire quand on veut pleurer. Qui nous fait espérer quand tout nous amène au contraire. Qui nous fait avancer et nous relever, coûte que coûte.

    Ne sous-estimez jamais la force des souvenirs.

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    Les liens de la mémoire

     

     


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  • Je les vois. Je les entends. Mais je ne peux rien dire. Infâme cécité, me voilà condamnée à ne pouvoir que penser. Mais comment partager ? La fluidité du langage est trop particulière pour que l’écriture seule puisse contenter ce manque. Les mots dansent dans ma tête, mes pensées s’éparpillent, les taire est bien trop dur mais je n’ai pas le choix. Elles m’échappent.

    Et je les entends, eux, qui parlent à tort et à travers, de tout et de rien alors que je rêve ne serait-ce que d’un mot qui franchirait mes lèvres. Regardez donc quand il y a viol, agression, injustice… Combien sont tus contre les quelques un dénoncés ? Quand quelque chose d’important se passe, ils perdent soudainement leur langue. Ah ! Que je voudrais pouvoir hurler et qu’enfin ils comprennent. N’ont-ils donc aucune conscience de la préciosité et du pouvoir de la parole ? Un don qui leur semble si banal alors qu’un seul mot peu tout changer. Il peut guérir ou détruire. Sauver ou tuer.

    Ou, est-ce que ces bavards auraient trop conscience justement de ce pouvoir que cela les effraient alors ils préfèrent palabrer ? Cacher cette peur ? Mais pourtant cette peur ne semble pas présente quand il s’agit de servir leurs intérêts ou de se venger, alors quoi ? Je voudrais les confronter à leur incohérence. Mais comme je l’ai déjà écrit, je ne peux pas parler et qui voudrait lire un texte l’accusant d’égoïsme, de mensonges, d’opportunismes… Alors qu’il est si simple de jeter une feuille et de ne plus y penser.

    De plus, lorsqu’on écrit notre pensée se doit d’être déjà claire, c’est rigoureux, ce doit cohérent. Je les entends quand ils réfléchissent à haute voix, plus ils parlent et plus leurs pensées s’affinent. Cela leur permet de prendre du recul, d’évoluer selon les échanges, et tout cela en temps réel. Tout ceci m’est interdit et, mon Dieu que c’est douloureux ! Tout m’est plus difficile. Je suis seule. Coincée. Prisonnière de moi-même. J’ai l’impression d’être enfermée dans mon corps, tel un pantin de bois dépendant du marionnettiste. Mon marionnettiste m’a abandonnée, jouet défectueux. Farce cruelle d’un monde injuste.

        Dois-je devenir Pinocchio ?

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    « Comment vais-je sortir de ce labyrinthe ? »

     

    Simón Bolívar

     

    Paroles


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  • Je vais bien. Combien de fois avons-nous proféré ce mensonge ? Combien de personnes avons-nous regardé dans les yeux, un sourire accroché aux lèvres, en prononçant cette phrase alors que rien n’allait ? Combien de gens y ont cru réellement ? Aucun ? Tous ? Combien de personnes ont préféré y croire alors qu’au fond ils savaient pertinemment la vérité ? Combien de fois nous la sommes-nous répété, cette petite phrase si insignifiante, juste pour nous en convaincre ?

    On la répète tout le temps. A longueur de journée. Par SMS. A haute voix. Par mail. Par Facebook. Partout, tout le temps. Et parfois, on ne sait même plus si c’est vrai ou si c’est par la force de l’habitude.

    On la répète alors que parfois on n’a qu’une profonde envie de crever qui nous tiraille au plus profond de notre être. Celle-là, qui la dit en riant sous le signe de l’évidence alors qu’en rentrant elle prendra encore cette lame pour la planter au plus profond de sa chair. En de longues stries sanglantes, hésitant à aller jusqu’au bout. A tout planter, là, maintenant, abandonner définitivement ce monde de merde. Celui-là, qui va boire à en vomir, fumer à s’en embrouiller l’esprit. Pour tout oublier. Priant l’overdose. Cet autre, qui une fois seul ne fais que pleurer toutes les larmes de son corps, hurlant sa haine contre une vie si injuste et cruelle. Ou encore celui-là qui se fait battre. Celle-ci qui s’est faite violer. Cette autre qui s’est faite rejetée par celui qu’elle aimait plus que tout au monde. Celui-ci qui vient de perdre un être cher. Et tellement d’autre, qui souffre pour mille et une raisons. Parfois bien concrètes ou totalement incompréhensibles mais dont le mal être et bien présent. Ceux qui se haïssent. Qui se sentent plus bas que terre et se dévalorise impitoyablement.

    Anorexie. Boulimie. Mutilation. Alcoolisme. Drogués.

    Tellement de maladies qui nous bouffent de l’intérieur. Qui nous rongent. Mais dont on ne parle pas, ou si peu. Tous ces masques. Tous ces mensonges. Ces faux-semblants. Toute cette hypocrisie au fondement de notre société et de nous tout bêtement.

    Parce qu’on a peur. Peur du regard des autres. Peur de ce que l’on est et de ce que l’on n’est pas. Peur d’échouer. Peur d’aimer. Peur de se dévoiler. Alors on préfère dire que tout va bien comme ça personne ne nous pose de questions.

    Mais peut-être est-ce là la beauté de l’être humain, cette volonté d’aller de l’avant. Ces 3 petits mots ne sont-ils pas simplement la preuve que l’on veut continuer malgré les difficultés ? Et accompagnés d’un sourire qui ne représente rien de moins que l’Espoir. L’Espoir qui nous fait encore tenir debout. Qui nous maintient en vie. L’espoir d’une vie meilleure. Alors peut-être devrions-nous continuer à les répéter ces syllabes mensongères jusqu’à ce qu’elles deviennent réalité.

    Je vais bien.

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    « Je me crois en enfer donc j'y suis. »

     

    Arthur Rimbaud

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