• - ... Merci de laisser un message après le bip. Bip...

    - Allô ? Allô Tom ? Tom, c'est Vi'. Tom, s'il te plaît réponds.

    - ...

    - Tom j'ai besoin de toi.

    Bip... Bip... Bip...

    ________________________________________________________

    Allô Tom ? C'est encore moi, Vi'.

    - ...

    - Pourquoi tu réponds pas ?

    - C'est la troisième fois que je t'appelle Tom... T'es passé où ? Je dois te parler.

    - ... Bip.

    ________________________________________________________

    C'est de nouveau moi Tom. Je sais qu'il est 4 heure du mat' mais je suis obligée. 

    - ...

    - Réponds-moi ! Je sais qu't'es là alors réponds bordel !

    - ...

    - Tom... S'il te plaît... Pourquoi tu m'laisses tomber ? Tu m'avais dit que tu serais toujours là pour moi Tom... Thomas...

    - ...

    - T'entends les sanglots dans ma voix ? J'espère que tu les entends parce que c'est toi qui les fais couler connard ! C'était toi qui m'consolait et maintenant c'est toi qui me troue l'cœur ! Pourquoi tu m'fais ça ? Pourquoi ?

    - ...

    ________________________________________________________

    - Tom ? Tu sais bien que c'est encore moi.

    - ...

    - J'sais pas si t'écouteras ça mais... J'voulais au moins te dire au revoir.

    ________________________________________________________

    - Vi' ? C'est Tom. Ecoute, je voulais te parler, faut que je t'explique.

    - ...

    - Vi' ? Allô ? Allô ? Vi' ? 

    Bip... Bip... Bip...

    ________________________________________________________

    Vi' ? C'est Tom, encore.

    - Allô ?

    - Oh putain Vi' ! J'ai eu une de ces peurs ! Tu répondais plus, je sais que tu m'en veux mais je peux t'expliquer, on se rejoint au...

    - Tu n'es pas au courant ? 

    - Au courant ? Au courant de quoi ? Vi', qu'est-ce qu'il se passe ?

    - Il n'y a plus de Vi', Tom, elle est partie. 

    - Elle est... Bip... Bip.... Bip...

    ©


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  • Je me pointe à notre rendez-vous hebdomadaire, la tête ailleurs et les yeux dans le vague, légèrement humides. Je suis dans le mal et ça se voit. Ça saute aux yeux. Je suis triste et déprimée parce que… Oh puis merde, je sais pas. J’ai pas de raison en soi, je me suis juste réveillée comme ça. Je m’affale face à lui et grogne un salut que je veux enthousiaste. Évidemment il se pas laisse avoir.

    -          Bon allez viens.

    -          Quoi ?

    -          Viens je te dis.

    -          Mais on vient de se poser, on n’a même pas commandé.

    -          On s’en fout, on se casse.

    Il m’attrape la main et me force à me lever. On récupère nos affaires et on se retrouve dans la rue.

    -          Bon, il se passe quoi ?

    -          Y’a quelqu’un chez toi ?

    -          Pardon ?!

    -          Y’a quelqu’un chez toi ?

    -          Je sais pas, je crois pas, pour ce que ça change…

    -          Ok. On y va.

    -          Eh Tom ! Deux secondes là, tu m’expliques ?

    -          Je te l’ai dit, on se casse.

    -          Oui… On est partis du café…

    -          Nan, je veux dire, pour de vrai. Genre, on prend nos cliques et nos claques.

    -          …. Et on va où ?

    -          Je sais pas, n’importe où ! où on veut, ça n’a pas d’importance !

    Et il sourit. De son fameux sourire qui lui donne l’air un peu dingue. Son sourire qui veut dire « Eurêka ! », son sourire remplit de promesse, son sourire qui me pousse à le suivre quoi qu’il arrive. Alors je souris aussi. Je lui attrape la main et on court ensemble jusqu’au métro, soudainement enivrés et excités.

    Arrivés chez moi on fonce dans ma chambre. J’attrape un sac à dos, fourre quelques fringues dedans, passe à la salle de bain et dix minutes après je me plante face à lui, assis sur le lit. On peut y aller. On reprend le métro, on passe chez lui et c’est le même manège. Il est seize heure quand on se retrouve sur le bas-côté du périph’, le pouce en l’air, espérant qu’on nous prenne en stop. On attend, on fume pour tuer le temps, on a quelques faux espoirs puis finalement quelqu’un accepte de nous prendre. C’est une dame, la soixantaine, elle va à Lyon rendre visite à sa sœur. On jette nos sacs dans le coffre après un rapide échange et quelques mensonges avant de nous installer sur la banquette arrière. Ça y’est, on est partis. L’aventure nous attend. Un sourire dément me mange le visage. Putain alors c’est aussi simple que ça de tout plaquer ? Je pense même pas à ma mère ou aux cours que je vais louper. J’ai l’impression de commencer une nouvelle vie et de laisser le passé derrière moi, dans cette ville dans laquelle j’ai grandis. Adieu Paris. Je regarde Tom, les yeux brillants, de joie cette fois. Je me sens euphorique. En un instant tout mon ressentiment du matin a disparu. Plus rien n’a d’importance en dehors de l’asphalte qui disparaît sous les roues de la voiture. Les sorties défilent et on débouche sur l’autoroute. Je me cale confortablement dans mon siège et me reconnecte à la réalité. ©

     

    Image de alternative, Taylor Swift, and wildest dreams


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  • - T'es comme éteinte. Y'a un dysfonctionnement, un bouton qui manque. T'es comme un putain de robot. T'es un légume émotionnel Vi'. J'sais pas si ça se soigne mais j'aimerais être ton médecin. Arrête tes pilules à la gomme. T'es en train de t'exploser, de retirer au monde sa plus belle beauté. Vi' tu sais, si t'en prends trop, trop souvent, tu pourras plus t'buter avec.

    - Bullshits. Ça m'déglinguera quoiqu'il arrive. Alors casse toi, j'ai pas besoin de toi. Ok?

    - Mais on fera comment sans toi Vi', si tu t'en vas ?

    - Vous vivrez. Vous s'rez heureux. 

    - C'est c'que tu crois. Mais ce sera pas possible. Tu nous auras enlevé une partie de not'bonheur. Tu nous auras enlevé l'étincelle de vie. De folie. C'qui fait que la vie doit être vécue. 

    - Pourquoi tu dis des trucs pareils ? Ça marchera pas tu sais. On s'en va tous à un moment donné de toute façon.

    - Alors ne provoque pas le tien. S'il te plaît. Et ce que je dis est vrai. T'es importante Vi'. Même si t'es cassée, brisée, émiettée, sans toi rien ne serait plus pareil.

    - Alors pourquoi tout le monde s'est cassés si j'suis si importante ? Cracha-t-elle amère. 

    - P'têt qu'ils voulaient apprendre à appréhender la vie sans toi avant que tu ne les lâches sans avertissement. P'têt qu'ils voulaient une dernière chance pour revenir vers toi. P'têt qu'ils voulaient embrasser la vie avant que tu ne la leur prenne. 

    © 

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  • Elle était belle Violette. Elle avait ce quelque chose qui fait la différence. Derrière son sourire de glace et son maquillage trop noir. Derrière ses vêtements trop courts, elle avait ce quelque chose d'authentique.

    Il y avait toujours ce vestige de la petite fille qu'elle avait été. Pour ceux qui la connaissait elle était bien plus que cette gosse éventrée par le malheur.

    Elle ne le savait pas elle-même mais elle était indubitablement belle.

    Quand elle riait c'était comme des pépites. Quand elle dansait c'était comme une pluie d'étincelles. Ces moments étaient trop rares mais on les chérissait de tout not'cœur.

    Elle aurait préféré être morte mais la vie la préférait là où elle était.

    La vie voulait la réparer mais Violette ne le voyait pas. 

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  • - Tu sais Vi', si j'pouvais j'irai voler la poussière des fées rien qu'pour toi.

    - Pourquoi tu f'rais ça ?

    - Pour te voir enfin sourire d'un sourire à illuminer la Terre. Un sourire de bonheur. Pour de vrai. Pour que tu te rappelles c'que ça fait l'innocence de l'enfance. 

    - Mais si j'l'ai pas connue, comment j'pourrais m'en rappeler ?

    - Alors tu la vivras. Pour la première fois. Et j'te guiderai dans tes pas. 

    - Tu crois vraiment que ça pourrait marcher ?

    - Pour toi Vi', j'croirais qu'on peut avaler les étoiles et s'baigner dans la lave.

    © 


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