•    Le contrôle. On a tous cette putain d'envie de tout contrôler. Tout, tout le temps.

       Mais on peut pas avoir le contrôle complet sur quoique ce soit, encore moins sur sa propre vie. Parce que il y aura toujours des variables auxquelles on n'aura pas pensé, des événements fortuits et des actions instinctives. Il arrive toujours des choses indépendantes de notre volonté.

       Mais on veut quand même essayer alors on essaye d'avoir le contrôle sur soi et sur son corps. On ne mange pas à notre faim pour prouver qu'on peut contrôler nos besoins et non l'inverse. Et on finit par ne plus manger, ne plus dormir. On essaye de contrôler notre humeur en bouffant des régulateurs et on tient des journaux où on note tout juste pour se dire que tout est sous contrôle.

       Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour un brin de contrôle ?

       On finit par se tuer pour se prouver que nous sommes les seuls maîtres. Quoi de plus enivrant que de prouver le contrôle sur sa propre vie ? Quoi de plus tristement amusant que de devoir se tuer pour ça ? 

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    Control Freak


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  •    Tu bades. Avoues le que tu bades connasse. Tu peux pas t'mentir éternellement.

       Tu veux pas l'croire mais marcher au milieu de la route la tête en l'air, c'est pas anodin. Avaler plusieurs putain de pilules à jeun, c'est pas rien.

       Tu repars dans le mauvais sens. T'es sur l'autoroute à contresens. Tu retombes dans tes anciens démons. Tu recommences du début ton autodestruction, ce qui t'as mené là où t'es aujourd'hui. Avec des substitutions de gens et des substances toujours plus fortes. Si tu finis par te piquer sois pas étonnée. Tu l'auras cherché.

       T'es une fouteuse de merde. 

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    Point de départ.


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  •    On est tout seul. Une cigarette à la f'nêtre.

       On conserve des liens grâce aux échanges virtuels des réseaux sociaux et des sms. On se retrouve éclatés un peu partout, séparés les uns des autres après une fusion éphémère.

       On pense aux bons moments qu'on a passé comme on regarde un bon film. On sourit tout seul aux souvenirs.

       On est heureux et on triste.

       On sait pertinemment que l'on va se revoir probablement le lendemain mais on sait que ce ne sera pas la même chose. Le même lieu. La même ambiance.

       Alors pour le moment on pense juste à eux. On les imagine chacun dans une mosaïque pour les rassembler. Des vignettes d'amis.

       Et on sourit.

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    Friendship


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  •    Quand on pense aux gens, on les voit dans notre tête. Pourtant si on se concentre pour bien les visualiser on se rend compte que leurs traits sont flous. Quand bien même ce sont des personnes qu'on connait depuis des années. On n'arrive pas à avoir d'image nette. Parce qu'on ne peut jamais connaitre quelqu'un entièrement. 
       Comme dans les rêves. En se réveillant on sait qui était dans notre rêve mais si on essaye de bien se souvenir, on ne distingue pas les visages. On sent que c'est cette personne et pas une autre mais on ne le voit pas vraiment. C'est comme si nos rêves n'était qu'un tourbillon de sentiments et qu'on mettait des images dessus pour mieux les traiter. Et parce qu'on ne peut pas rêver de concepts. On doit se raccrocher à quelque chose de concret. Quelque chose qu'on connait. Donc nos sentiments sont transformés en lieux, personnes et situations.

       C'est ce qui fait que nos rêves sont bizarres et confus, décousus. Les sentiments déferlent et doivent être traités instantanément. L'amalgame donne ce tout si étrange. C'est juste l'entièreté de notre incompréhension. 

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  •    Allongée sur ce lit d'hôpital, tout me paraît terne. La même couleur blanche partout semble annoncer mon linceul prochain.

       Alors, au plus profond de la nuit, quand Morphée me refuse, je tourne lentement mon regard sur la droite et la vie semble me revenir. Dans la lumière opalescente de la nuit, le monde m'apparaît féerique. Les lampadaires au loin sont des lucioles  qui montrent le chemin d'un univers lointain.

       Je me lève alors, les pieds sur le sol froid je m'approche et pose mes mains sur le verre glacé par le souffle hivernal. Je colle mon visage au carreau et lève les yeux au ciel.

       Les nuages sombres et cotonneux se détachent sur le firmament d'un bleu presque noir. Ce sont des formes dansantes dans la nuit, et, comme une enfant j'y devine des dessins.

       La neige tombe en flocons délicats qui s'écrasent silencieusement sur le sol.

       La pelouse est givrée, scintillante sous le clair de lune et quelques lambeaux d'une brume fantomatique s'y accroche doucement.

      Si je redresse légèrement la tête je peux voir les arbres sans feuilles dont les silhouettes décharnées ornent les façades des bâtiments voisins telles des cicatrices. Ce ne sont que des ombres lointaines dont les fenêtres sont les yeux vides et froids.

       Alors je cherche ou poser mon regard pour que l'angoisse me quitte mais l'horizon bouché par ces hauts murs malades me nargue et m'emprisonne.

       Mon regard se pose frénétiquement sur tout ce qui m'entoure. La pelouse, large, carré, blanche et gelée en contrebas. Les arbres, tordus et effrayants qui la borde. Les lampadaires, petits lumignons marquant le chemin le long des cubes gris des immeuble formant cet ensemble de désespoir.

       Il n'y a rien d'autre. Mon monde, à part et minuscule.

     Les vagissements douloureux de mes voisins moribonds emporte mes dernières rêveries.

       Vaincue, je me retire dans la douceur des songes. 

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