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- Comment tu fais ?
- Je ne sais pas.
- C'est pas possible, tu dois bien avoir une idée.
- Je suis une anomalie. Ce qui devrait être ne l'est jamais avec moi. J'ai beau faire mon possible, rien n'est jamais comme il le devrait.
- Tu te rends bien compte que ça n'explique rien ? Ca n'a pas de sens.
- J'ai arrêté de chercher un sens. Je me dis que mon esprit est trop malade pour que mon corps le soit aussi.
- Pardon ? C'est absurde.
- Et pourtant... A force, j'ai l'impression que mon corps est devenu inaltérable, presque invincible pour simplement compenser les dérives et morcellement de mon esprit. De mon âme. Tout se dissolve. Je perds la raison et pourtant mon corps ne lâche pas, peu importe ce que je lui fais subir, mon physique surmonte quand mes pensées se noient. Il ne ploie pas, il ne succombe pas. Et même, il guérit, comme pour me narguer. Et en soi c'est pourquoi il est mon pire ennemi. Un parasite. ©
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Dans ma tête, il y a cette fille. Enfermée dans une pièce. Il n’y a rien autour et elle ne peut juste pas sortir. Elle ne peut pas s’en aller. Elle crie, et pleure, et hurle. Elle gratte les murs et s’écorche les mains. Elle s’arrache les cheveux et s’effondre. Elle frappe le sol et s’entaille la peau. Elle est comme un lion en cage. Désespérée, enragée et aveuglée. Et je ne sais pas si je dois la laisser sortir ou continuer à supporter sans arrêt son déchaînement sous mon crâne. ©
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Ce moment où l'on se retrouve pile à la frontière. Un sursaut en arrière ou une pulsion en avant qui peut tout changer. Se jeter dans les bras de la Mort en sautant sur les rails ou se laisser aller à l'étreinte de la vie en reculant de quelques centimètres. Ce moment d'hésitation confuse est plein d'adrénaline. On en tremble. Le sang bats à nos tempes. Le choix est entre nos mains. se laisser emporter ou résister. Voulons nous vraiment tout éteindre de cette façon? L'envie de se mettre en off mais à quel prix? Allons-nous même réussir cette intrépide expédition? Autant de questions en suspend au-dessus de notre tête comme l'épée de Damoclès et son compte à rebours des minutes avant le moment fatidique. Sauter ou reculer. Un pas en avant ou un pas en arrière. Après une vie à vivre à reculons allons-nous enfin aller de l'avant? Les sens et la réflexion légèrement brouillés par l'alcool et les médicaments, n'est-ce pas alors l'expression de nos désirs enfouis? A quoi donc se fier et se rattacher dans ce monde éphémère? Mais que trouver de beau dans un corps broyé par une machine, écharpé et désarticulé. Ce n'est pas une beauté morbide que l'on veut. Le choc est fort mais le reste est horreur. Qu'au moins notre mort soit une oeuvre à défaut de notre vie. Soyons artistique. Que la mort elle-même disparaisse face à la création d'un macchabée esthétique. Dépasser les limites du corps pour atteindre les esprits. N'être plus rattaché à cette marionnette de sang et de chair façonnée par les autres pour enfin se libérer de soi. Enfin exprimer la bataille constante dans une réalisation ne pouvant permettre la fuite et l'aveuglement qui nous ont pourchassés de notre vivant. Que le déséquilibre intrinsèque devienne inévitable. Et que les mensonges et les masques tombent où la vérité se révèle dans la magnificence de son atroce beauté. ©
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Le bois craque et le vent souffle
Les arbres dansent et le ciel pleure
La lumière luit et le soleil s'enfuit
Et je respire. Et je vis.
Je cours et je tourne
Je virevolte, tourbillonne
La musique résonne tandis que je cris
Mille sons peuplent la nuit
Ces moments rien qu’à soi
Où les palpitations te prennent
Cesser de lutter, se laisser aller
Savourer ces moments volés
Bienfaisant déchaînement
Douloureux déchirement
Comme un goût de liberté
Se laisser emporter
Et enfin apaisé
Coucher sur le papier
Ces sensations fugaces
Qui naissent
D’un esprit survolté.
Hurlements censurés
Nous ne nous laisserons pas aliéner. ©
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Comme un funambule dansant sur un fil pas assez tangible. En équilibre inconstant d'une frayeur fragile. Je regarde sans arrêt le train dérailler. En boucle, sans jamais réussir à l'arrêter. Survivante de chaque accident. Jusqu'à quand? Spectatrice passive et pourtant attentive. Je le sens venir et j'attends. ©
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