Je crois que je peux plus manger.

   J'arrive à ne pas ressentir la faim pendant plusieurs jours et même si j'ai mal au ventre, quand je cède et que je mange c'est encore pire. Je me sens mal, lourde et mon ventre reste douloureux. Parfois je mange juste parce que j'ai pas le choix et c'est là que je commence à avoir mal, à me sentir mal. Je culpabilise quand je mange, souvent, et pourtant certain jour j'avale tout et n'importe quoi parce que je me sens vide et rien ne semble pouvoir me remplir. Ces jours-là, le soir je culpabilise et je ne veux plus rien avaler de la semaine.

    Quand je mange j'ai toujours l'impression de céder à quelque chose et d'être faible, de ne même pas pouvoir avoir de contrôle sur moi, c'est horrible. 

    Je sais que j'ai un rapport malsain avec la nourriture mais même quand j'essaie d'arrêter de me prendre la tête, de manger comme tout le monde, normalement, j'ai juste l'impression d'être une énorme dalleuse et ça me dégoûte. Je ne suis pas dégoûtée par la nourriture mais par son effet. Alors j'oscille tout le temps entre des période de jeûne et de "goinfrage". 

    J'ai peur que ce problème me bouffe toute ma vie. J'ai peur qu'une fois que je vivrais seule je perde complètement  l'équilibre instable d'aujourd'hui, qui est déjà mauvais, pour tomber dans des périodes de diète de plus en plus longue avant de remonter dans une frénésie alimentaire encore pire que ce qui peut m'arriver aujourd'hui. Parce que je me rends compte que même maintenant, ça empire avec le temps. Parce que même un jour sans manger me donne de légers vertiges maintenant quand avant ça ne me faisait quasiment rien. Parce que je me rends compte que mon corps se détériore de ce jeu alimentaire malsain que je n'arrive pourtant pas à stopper. 

  ©

J'suis vide. j'suis lasse. Profondément. J'ai envie de rien, rien ne m'intéresse. Je ressens rien, je pense à rien. Tout passe et s'en va, rien ne reste et rien ne me retiens, j'arrive pas à m'accrocher à quoique que ce soit. Y'a qu'un profond ennui et une lassitude extrême. Tout parait inutile et sans intérêt. Je sais pas si vous connaissez ces jours de vide mental, sentimental, physique... de Néant absolu qu'on ressent mais si c'est pas le cas alors je vous souhaite de ne jamais avoir à en prendre connaissance.

 Nous sommes la jeunesse décadente de ce siècle. On erre de soirée en soirée, emplissant notre bouche d'alcool toujours plus fort dans des cocktails bas de gamme. Pourrissant nos poumons de fumée de joins, de cigarette ou de chicha dans des espaces confinés. Rassemblements de jeunes paumés.

Je regrette d'avoir foutu une tarte à L., sans vraie raison en plus. C'est juste que j'ai bu et je suis déprimée. Alors je frappe les gens avec ma rage et mon dépit de cette vie, de cette société et de cet avenir qui n'existe pas. Je frappe les gens parce que je dois extérioriser ce trop-plein de ressentiments et pour les réveiller face à ce que nous devenons. Je suis violente seulement parce que j'ai l'impression de devoir l'être. Juste parce qu'il y a trop de haine qui m'anime en moi pour moi et pour le monde. Je suis juste brisée, totalement détruite et je veux que les gens le comprennent parfois, d'une manière ou d'une autre.

Quand on est fort on oublie qu'on a été faible et on blesse les gens. Par les mots. Par les actes. Parce qu'on veut juste se prouver à soi-même qu'on ne fait plus parti des martyrs. Mais alors on ne vaut pas mieux que les bourreaux de l'époque. Et on perd tout ce qu'on a pu acquérir en vainquant notre mal être. Nous sommes égoïstes. On vit en blessant les plus faible pour se prouver qu'on existe alors même que l'on s'était promis de ne pas le faire. C'est plus fort que nous. C'est cruel. C'est dégueulasse. Et c'est ce qu'on fait. On ne veut pas blesser les gens pour les blesser mais pour se prouver qu'on peut le faire. C'est une puissance malsaine qui nous anime pour survivre. Mais ça nous détruit autant que notre victime parce que ça ne fait qu'ajouter du malheur au malheur. 

J'ai honte. J’ai mal. J'accumule les conneries tout le week-end simplement parce que je souffre et que j'en ai marre. Mais du coup je fais souffrir les autres. Autres que j'aime ou auxquels je tiens ou peu importe. Simplement pour prendre ma revanche. Simplement pour laisser une trace, un souvenir, quelque chose. Parce que parfois ces gens je ne les croise que deux fois l'an alors je m'en fous. Mais c'est sans réfléchir aux répercussions de mes actes. Et quand j'y pense j’ai envie de pleurer. Mais mes yeux restent secs et c'est encore pire. Je voudrais juste disparaître. M’effacer. Partir en ayant jamais existé parce que je n'ai rien apporté à part souffrance, danger et absurdité. 

 ©

" Parce que sans le vouloir les autres sont un combat permanent. "  - Fauve.

Je ne suis pas ce genre de fille qui plait aux mecs ou va tout faire pour. Je ne suis pas ce genre de fille sur qui on se retourne au passage. Je ne suis pas ce genre de fille dont on est fou amoureux. Je ne suis pas ce genre de fille aux jambes interminables et à la taille mannequin avec des talons de 15cm. Je ne suis pas ce genre de fille qui met 2 heures à s’habiller pour être parfaitement irréprochable.

Non, je ne suis pas ce genre de fille.

Je suis ce genre de fille qui ne se prend pas la tête, en jean, sweat et baskets. Je suis ce genre de fille embêtante et énervante mais attachante malgré tout. Je suis ce genre de fille entourée mais tellement seule. Je suis ce genre de fille qui fuit et a peur, devient indécise, dès que c’est important. Je suis ce genre de fille patiente et impatiente, qui n’aime pas attendre 30 minutes la réponse d’un sms mais peut passer des heures sur un casse-tête. Je suis ce genre de fille déterminée, qui trouve toujours ce qu’elle chercher. Je suis ce genre de fille qui rit de tout et de rien. Je suis ce genre de fille qui aime avoir le dernier mot. Je suis ce genre de fille curieuse, qui va vouloir aider les autres avant elle-même. Je suis ce genre de filles qui a tout pour être heureuse et pourtant… qui s’applique tous les jours à tout foutre en l’air. Je suis ce genre de fille qui pleure en regardant un film ou en lisant un livre. Je suis ce genre de fille qui croit au bonheur des autres mais pas au sien. Je suis ce genre de fille pleine de bonnes résolutions, incapable de les tenir. Je suis ce genre de fille qui vit dans ses rêves, dans un monde à part. Je suis ce genre de fille qui prétend s'en foutre avec le sourire. Je suis ce genre de fille à laquelle on ne fait pas attention, invisible et insignifiante mais qui en vaut quand même la peine.

Je suis ce genre de fille spontanée et réfléchie, intuitive et passionnée, rebelle et sarcastique, jalouse et secrète, changeante et cynique, incompréhensible et contradictoire…

Alors oui, je suis ce genre de fille. Je ne suis pas parfaite, loin de là, mais je suis moi ! Vous pouvez trouver mieux que moi ou moins bien que moi mais vous n’en trouverez pas deux comme moi ! (vous ne le supporteriez pas…)

 ©

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

C'est amusant d'aller à la fête d'anniversaire de ma sœur et de rencontrer ses amis et son copain. C'est amusant de voir que B. et E. sont vraiment proche et ont véritable relation fraternelle. C'est amusant de voir la réaction des amis quand on leur dit que tu es la petite sœur. Ils sont tellement surpris, ou choqués. C'est amusant de voir à quel point on diffère, ou je diffère d'elles et de leur monde. Ce n 'est pas amusant de se voir alors remise à sa place, encore une fois. Ce n'est pas amusant de se sentir étrangère à tout ça. Ce n'est pas amusant d'avoir l'impression d'avoir moins sa place à l'anniversaire de sa sœur que ses amis. 

Si j'avais un super-pouvoir, j'aimerais pouvoir lire dans les pensées pour réussir à être en adéquation et à ne jamais me sentir de trop, mise à l'écart ou quoi.

 ©