• Ils sont allongés là tous les deux sur le lit à se passer un joint dont la fumée s'évade par la fenêtre ouverte à côté d'eux. Adossés aux coussins, ils regardent le ciel. De là où ils sont ils ne voient que lui. Cette grande étendue bleue s'assombrissant de minute en minute tandis que le soleil se couche pour aller se lever ailleurs. Ils sont silencieux. Les pupilles dilatées, les pensées ralenties et les membres alourdis, ils savourent cet instant de solitude partagée. Malgré la chaleur leurs corps se touchent, collés l'un à l'autre dans ce lit trop étroit, leurs mains s'emmêlent.

    - Putain, t'as les mains glacées ! s'exclame-t-il. T'es sûre que t'as du sang dans les veines.

    - J'ai suffisamment vérifié pour te dire que oui. Rétorque-t-elle d'une voix absente.

    Il ne dit rien, qu'y a-t-il à répondre? Et se contente de serrer sa main dans la sienne. Fort. 

    Le silence se réinstalle, apaisant, tandis qu'ils s'endorment bercés par les étoiles. ©

     

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  • Il avait quelque chose dans les yeux qui m'a fait m'arrêter. Il avait quelque chose dans le sourire qui m'a fait le regarder. Il avait quelque chose en lui qui m'a fait l'aimer. 

    En une fraction de seconde mon cœur a décidé. Je ne lui avait pourtant rien demandé et mon cerveau lui a dit d'arrêter. Mais mon cœur est entêté : "Juste un baiser, je vous promets.". Et j'ai cédé. 

    Il avait quelque chose sur ses lèvres qui faisait que je ne voulais pas m'arrêter. Il avait quelque chose dans ses bras qui faisait que je ne voulais pas m'éloigner. 

    Mais il avait quelque chose dans la tête qui lui faisait peur.

    L'enchantement pris fin subitement. Ses mains quittèrent ma taille pour remonter sur mes épaules et ses lèvres quittèrent les miennes pour mon front. En une seule pression il anéanti mes espoirs. 

    Comment une histoire qui n'a pas commencée peut être inachevée? 

    Il y a un mois je ne le connaissais pas. Hier il était la raison pour laquelle je souriais. Aujourd'hui il est ce qui me donne envie de pleurer.

    Au moins a-t-il rempli ma plume à défaut de mon cœur. ©

     

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  • Elle avait des galaxies au bout des doigts et un univers au fond des yeux. Un sourire fugace aux coins des lèvres qu’un frisson pouvait faire s’envoler. Et un rire silencieux comme si elle se retenait même en se laissant aller.

    Quand elle marchait, elle sautillait en fredonnant des chansons grivoises pour le plaisir des regards choqués des passants qui l’entendait. Elle était toujours à contre-courant, à éviter de marcher entre les lignes. Elle allait jusqu’à traverser les passages piétons piles à la limite du marquage, sautant d’un pied sur l’autre. Elle portait des bonnets en été et des shorts en hiver. Quand elle lisait, elle remuait les lèvres silencieusement pour déguster les mots. Et quand elle parlait, c’était toujours en citations, une éternelle sucette à la bouche et un air de défi sur le visage. Elle avait toujours cette expression qui semblait dire « Je t’emmerde et j’en suis fière. ».

    Et quand elle en avait marre des autres, elle faisait comme si le vent lui chuchotait des secrets à l’oreille qu’elle seule pouvait entendre. Elle riait alors, une main devant la bouche et secouait vite la tête.

    Elle était étrange et pourtant on l’enviait parce qu’elle semblait toujours heureuse. Mais elle ne laissait entrer personne dans son monde des merveilles. Par peur qu’il ne s’évapore ou par peur qu’il soit corrompu ? C’est difficile à dire. Elle retenait jalousement ses rêveries et ses secrets.

    Son doux délire.

    Son Univers qu’on ne voyait qu’au fond de son regard trop bleu. ©

     

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  • Ils se regardèrent un moment sans rien, qu'y avait-il à ajouter ? Puis il commença à tourner les talons sans un mot, alors son cœur se serra et avant qu'elle s'en rende compte elle lui tenait le poignet, l'obligeant à se retourner. Il la fixa d'un air interrogateur et elle le lâcha comme si elle s'était brûlée, légèrement rougissante. 

    - Et.... Désolée... se contenta-t-elle de murmurer.

    Elle se retourna pou partir à son tour mais ce fut lui qui la retint.

    - Désolée pour quoi ?

    - Pour tout. Elle le fixa en espérant qu'il comprenne tout ce qu'elle taisait mais il se contenta de la regarder, attendant la suite. Elle pris une profonde inspiration et planta son regard dans le sien. Désolée pour ces dernières années. Désolée pour les messages. Désolée de pas t'avoir foutu la paix. Désolée de pas avoir su te laisser partir. Désolée d'avoir été une garce. Désolée d'être fêlée. Désolée pour les mensonges, les non-dits, les manip', les engueulades et les baffes. Désolée de pas avoir su tourner la page et d'avoir voulu t'empêcher de le faire. Désolée pour mes mots et mes actes. Désolée d'avoir tout compliqué. 

    Elle se perdit un instant dans ses iris noisettes en pensant "Désolée de t'aimer.", et se contenta d'jouter d'une petite voix :

    - Désolée d'être moi, désolée d'être comme ça.

    Voilà, elle l'avait dit. Elle ne pouvait rien ajouter de peur de se mettre à pleurer, s'énerver, crier ou supplier. De retomber dans tout ce qui faisait qu'elle s'excusait. Elle devait s'en aller. Elle commença à s'éloigner lorsqu'elle l'entendit.

    - Moi aussi, je suis désolé...

    Elle se figea tandis qu'il continuait.

    - Désolé d'avoir agi comme un crétin. Désolé de t'avoir blessé. Désolé pour les silences et l'ignorance. Désolé de pas avoir su te parler. Désolé d'avoir eu peur trop souvent. Désole de pas avoir eu conscience. Désolé d'être un con. 

    A ce moment, elle senti une main sur son épaule et elle croisa son regard. Ils se sourirent. Tout avait été dis, pour de bon cette fois.

    - Ça te tente une bière ? Proposèrent-ils en même temps avant d'éclater de rire. 

    Finalement ce n'était pas si compliqué qu'elle le pensait. ©

     

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  • Les pupilles en tête d’épingle shootant dans des canettes en équilibre sur le bord du caniveau et la tête dans les étoiles. Tu fredonnes une chanson en continuant de tanguer comme un bateau ivre. Un pas mal calculé et te voilà par terre, d’abord immobile puis des spasmes semblent te prendre. Tu ne fais que rire. Tu ris à t’en briser les côtes et ton corps en tremble, tes dents en claque. Tu sembles hystérique à suffoquer dans ce rire de désespoir. T’es en plein délire, tes réactions n’ont plus aucun sens. Tu finis par te calmer et assise au milieu de la route, tu fixes le vide un moment, ton regard est vitreux. Tu attends, attends et attends…

    D’un coup tu te relèves, un vertige te prend mais ça ne t’empêche pas de partir en courant. Ta course semble erratique, désarticulée, frénétique et hors de contrôle. La course d’une fêlée. Tu évites de justesse une voiture en traversant l’avenue, sans même t’en rendre compte.

    Fais gaffe, tu vas finir par trébucher, tomber et ne plus te relever. ©

     

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