La bête noire est tapie au fond. Je vois ces yeux rouges étinceler. Et je fais comme si elle n'existait pas. Je nie même l'existence de ce monstre de mes cauchemars. Je ne veux pas le voir. Et c'est bien là sa force. Car je m'épuise à le repousser en refusant sa présence alors qu'il n'a qu'à attendre que je cède pour me dévorer. 

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   Les éclairs sont les cicatrices du ciel. Parce qu'on ne comprend pas sa tristesse à travers la pluie. La voûte céleste s'emporte et découvre ses blessures. Espérant qu'on l'écoute, elle passe par toutes les couleurs au milieu du bruit fracassant du tonnerre. Le ciel s'énerve et s'exprime. Une fois de temps en temps. Et l'on ne fait qu'admirer la beauté de ce jeu. Insensible à ses cris, on continue nos vies. Quand nous ouvrirons nous ? 

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   On met toujours de la musique quand on se retrouve en groupe parce que faut éviter les blancs. La musique remplace le silence, elle empêche le malaise. Le silence nous fait flipper. La musique nous relie les uns aux autres. On écoute dire, rapper, chanter c'qu'on arrive pas à exprimer. 

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   C'est du bonheur à l'état pur qui circule dans tes veines à cet instant précis où tu les vois là devant toi. Les sourires sur les visages et l'alcool dans les yeux. La musique en fond qui malgré ses drops lourds ne te dérange plus. Quand tu vois la complicité jaillir de toute part, créant une bulle où plus rien ne vous atteint. 

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   On est cassés. Tous. On le voit bien, on le sent. Quand la lumière baisse, les visages se révèlent. On lit les doutes, les blessures et les inquiétudes dans les regards. Mais on ne dit rien. Les échanges vont et viennent au gré des affinités et des humeurs. On est cassés et on le sait. Mais on est ensemble et ça nous rends bien plus forts que toutes les personnes vierges de toutes douleurs. On partage en silence, on se soutient par le regard, on se soigne par les rires. On tient tous un bout du fil qui nous répare et nous permet d'avancer. 

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