Plus de lames que de lèvres ont mordues dans ma chair et embrassées ma peau. Comment expliquer cette souffrance imprimée dans mon être? Ces peurs, ces angoisses et ces doutes que mon esprit redoute. Une lente agonie qui jamais n'est tarie.  ©

Tu prends le stylo et la feuille, le papier et le crayon ou l'ordi et le clavier et tu commences à écrire. Tu ratures. Tu barres. T'effaces. Tu jettes. Tu recommences. T'essayes. Et à la fin, il y a toujours cette page blanche. Parce que y'a plus rien à écrire. Plus rien à dire. ©

Je ne me replonge pas dans les conversations, je ne fais pas défiler le fil des discussions passées sur l'écran de mon portable, je ne relis pas en pleurant les centaines de SMS échangés. Non, je ne fais rien de tout ça. Je n'ai pas besoin de les revoir pour connaitre les mots. Les phrases se sont ancrées en moi. Je n'ai pas besoin de rappel, je me souviens. Je me noie dans la mémoire de ces moments perdus. Et les paroles retentissent aussi clairement dans mon esprit aujourd'hui qu'elles ne l'ont fait quand elles ont été prononcées. ©

Ce que j'écris n'est pas joli parce que la réalité n'est pas jolie. Je me suis dit que les mots pouvaient la rendre plus belle, comme un morceau de charbon enrobé dans du papier de soie. Mais j'ai changé d'avis, je passe déjà mes journées à sauver les apparences et à faire bonne figure alors qu'au moins mes mots soient vrais. Qu'ils soient laids mais authentiques. Violents mais véridiques. Repoussants mais francs. Qu'une parcelle de sincérité persiste, quelque part, pour savoir. ©

Le ciel d'un noir d'encre au-dessus de la tête et le bitume scintillant sous les pieds. Le goudron s'est paré d'étoiles sous forme de cristaux qui étincellent sous mes pas à la clarté de la nuit. Le monde s'est retourné. On piétine le ciel surplombé par le Néant comme perdu dans l'Espace juste pour un instant. ©