• TSPT

    Trouble de stress post-traumatique. C’est ce que les médecins ont dit. C’est ça qui fait que je ne dors plus la nuit, que le champ de bataille revient chaque fois que je ferme les paupières. Que les sons les plus anodins me rappellent les tirs des fusils et les bombardements. Et que jamais je ne cesse de me souvenir de cette guerre qui m’a tout pris. Je suis toujours au combat ou le combat est toujours avec moi, je ne sais pas. Dans la journée il resurgit devant mes yeux et je perds pieds, je tremble, j’ai peur et je ne peux pas rester au milieu de tout ce monde qui s’amuse et discute en toute insouciance. Quelque chose s’est brisé, là-bas, au milieu des obus, au fond des tranchées. Et maintenant je suis coupé en deux, inapte à revenir à ce qui était mon quotidien. J’aurais dû mourir là-bas, avec eux. Mes camarades. Mes frères. J’aurais dû y laisser ma peau, comme eux. Sous la mitraille, en terre ennemie. Mais je suis rentré, et pourtant c’est comme si j’étais resté avec eux. J’ai laissé une partie de moi à enterrer ces corps, ces amis. On ne nous prépare pas à tout ça. Au froid, à la peur, à la perte, à la douleur. Au côté terriblement humain de la guerre. Non. On apprend à tirer, à courir, à se cacher, à tenir physiquement. Mais on ne nous parle pas du moral, de la tension, de la fatigue, de l’ennui, de l’attente. Boule de nerfs sur le qui-vive. C’est sans s’en rendre compte que l’on devient soldat. Et on le restera, toujours, quelque part. La guerre est un voyage sans retour. Que l’on survive ou non, elle ne nous quitte jamais vraiment. ©

     

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