C'est étrange de se réveiller, je ne vous parle pas du réveil au matin mais de celui après ce qu'on pourrait appeler le Grand Sommeil. Ce réveil qui arrive inopinément et d'un coup vous vous sentez en vie. Soudainement, vous regardez autour de vous et vous vous demandez ce qu'il s'est passé jusque là. Vous vous rendez compte que les dernières semaines, parfois les derniers mois n'ont pas existé, d'une certaine manière. Vous étiez dans une espèce de flou apathique et au réveil vous ne vous souvenez de rien ou presque. C'est comme si vous étiez resté trop longtemps sous l'eau et que vous ne savez plus comment respirer. Un rien vous fais rire ou sourire et vous savourez cette sensation. Vous vous dites que quitte à être vivant, autant en profiter, on verra bien plus tard. Vous avez été mis en pause pendant un certain temps et quand vous vous remettez en marche c'est comme si vous deviez rattraper tout ce que vous avez loupé. Vous êtes branché à 1000 volts sur le moment présent.

Bien sûr, il y a toujours cette petite voix qui vous dit de faire attention, que vous n'êtes qu'en équilibre sur un fil et vous pouvez tomber à tout moment. Mais peu importe. Vous vous en inquiéterez plus tard, pour l'instant vous voulez juste profiter parce que, putain, ça fait du bien. ©

Je ne me replonge pas dans les conversations, je ne fais pas défiler le fil des discussions passées sur l'écran de mon portable, je ne relis pas en pleurant les centaines de SMS échangés. Non, je ne fais rien de tout ça. Je n'ai pas besoin de les revoir pour connaitre les mots. Les phrases se sont ancrées en moi. Je n'ai pas besoin de rappel, je me souviens. Je me noie dans la mémoire de ces moments perdus. Et les paroles retentissent aussi clairement dans mon esprit aujourd'hui qu'elles ne l'ont fait quand elles ont été prononcées. ©

Faire son deuil de quelqu'un alors qu'il est encore en vie c'est quelque chose d'étrange. De compliqué. De douloureux. C'est difficile parce qu'on voudrait toujours revenir en arrière, au temps où on était avec cette personne et c'est aussi possible qu'impossible. Faire le deuil d'une personne vivante c'est faire le deuil d'une relation, C'est choisir que cette personne ne fasse plus partie de notre vie aujourd'hui. Mais comme on choisi on a toujours peur de s'être trompé alors on y pense sans arrêt et on hésite à la rappeler. A lui dire : "Désolé. J'ai cru que... On peut recommencer?". Mais souvent la fierté nous décourage et on se force à tourner la page. Plus le temps passe et plus la personne s'efface. On garde les souvenirs, les espoirs, les blessure, les rêves et parfois les sentiments mais ce n'est plus que ça, des créations de l'esprit. Et on espère ne pas regretter de s'être en allé. ©