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Mes rêves ont changé. Ils ont pris la teinte grisâtre du malheur, le côté terne de la douleur. Je visualise dans ma tête et toutes les images sont sombres. Je ne rêve plus d’un amour qui me sauverais mais d’un qui me tiendrais la main pour aller au fond. Je ne veux pas d’un conte de fée à la Disney, irréaliste et écœurant de niaiserie. Je veux quelque chose de véridique, qui te prend aux tripes. Je veux quelque chose d’aussi explosif que Cobain et Love. D’aussi destructeur que Detlev et Christiane. Je ne veux pas de toutes ces conneries amoureuses, je veux la vérité dans toute son horreur. Je ne veux pas quelqu’un qui m’apprenne à voir la vie en rose parce que le rose me fait gerber. Je veux quelqu’un qui voit la vie telle qu’elle est et qui la partage avec moi. Je veux un amoureux qui m’aidera à me détruire et le fera avec moi. Je veux un amour maudit et malsain. Parce que ce sont toujours les plus beaux, ceux qui donnent le plus de frissons et ceux qui finissent le plus mal, selon les dires extérieurs. Je veux quelqu’un comme moi qui se détruit pour se sentir vivre. Je veux quelqu’un comme moi qui sera trop sensible. Je veux quelqu’un comme moi qui n’a pas toute sa tête et toujours un brin de folie. Je veux quelqu’un de mieux que moi qui utilise la lame quand je n’y arrive plus. Je veux un compagnon sur mon chemin dans l’Enfer. Que ce soit nous contre le reste du monde. Que chaque moment dure une vie et que toute notre vie dure une poignée de secondes. Je veux l’histoire de Gloria et Éric dans leur périple punk à travers la France dans Bye Bye Blondie. Je veux un mec qui me donnera un rail de coke comme on donne des gouttes d’eau à un oisillon. Une histoire où on n’aurait pas besoin de manger parce qu’on se suffirait de 3 pilules et une tasse de café à chaque repas d’la journée. On se ferait des goûter à la beuh et des desserts à l’acide. On serait deux écorchés aux blousons aussi noirs que nos poumons, la silhouette dégingandée et décharnée, les yeux explosés et fiévreux, et un sourire halluciné. On se serait marginalisés pour vivre comme on l’entend, 35 ans en arrière. ©
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Il a les doigts agiles et la parole facile
Les colombes à l'air gracile
Naissent au fond de son chapeau
Tandis qu'il nous tourne le dos
Un nuage de fumée
Le voilà qui disparaît
Il claque des mains
Pour faire le cabotin
Un souffle magique
Ballet de danse acrobatique
Mon bel illusionniste. ©
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Parfois j'aime bien enlever mes écouteurs et m'immerger dans le métro.
Le bruit sourd des milliers de semelles frappant le sol des couloirs en béton. Le grondement des valises roulant derrière les voyageurs souterrains. Le rythme de guitare d'un musicien des sous-sols à la voix éraillée. Le sifflement de deux trains qui se croisant, le grincement des roues contre les rails aux tournants. Les bribes de conversations échangées entre deux rames. Les échanges des touristes anglais, allemands, italiens, espagnols... Les quelques notes d'une musique trop forte s'échappant des écouteurs du voisin. La sonnerie d'un portable, le rire complice d'un groupe de jeunes, les sollicitations d'un clochard sur le quai, le compliment d'un mec au détour d'un couloir, les babillements d'un enfant...
Tous ces petits bruits agaçants, dérangeants ou amusants mais qu'on finit finalement par trop oublier dans la bulle de silence musical de nos casques high-tech ou autre barrière que l'on dresse entre soi et les autres. ©
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